Se lancer dans le monde de l’entrepreneuriat c’est parfois (souvent ?) compliqué. Vous avez tous entendu ou lu des témoignages. Vous le savez. Et si ce sujet vous intéresse, c’est peut-être parce que vous vous êtes lancés… ou que vous allez bientôt le faire. En toute humilité, voici ma façon de le vivre.
En réalité, lancer son entreprise, c’est une aventure comparable à la ligne d’une vie, que nous absorbons en quelques mois.
La naissance enthousiaste
Au début, on ne sait pas vraiment dans quoi on met les pieds. (Ben si, il faut bien le dire, on est entre nous après tout.) On pense savoir, mais tant qu’on ne l’a pas vécu, on ne sait pas vraiment. On est plein d’idées, plein d’envie, plein d’ambition pour ce nouveau bébé que l’on est en train de fabriquer. Quelles valeurs souhaite-t-on lui transmettre ? Quel avenir lui préparer ?
Cette phase un peu naïve n’en est pas moins la plus importante, elle posera les premières briques de la fondation. On se dit qu’on surmontera les galères, quoi qu’il arrive (oui, même un confinement ou des pénuries de matériaux). L’adrénaline nous pousse à franchir le pas, à vouloir tester cette nouvelle vie qui s’offre à nous. Il faut convaincre les futurs associés, l’entourage, la famille. Car c’est bien là la clé d’un succès à mon sens. Le support des personnes que l’on aime le plus, qui nous soutiendront en cas de problème, qui sont diront si l’on s’égare, qui nous tiendront la main les jours de tempêtes et avec qui nous fêterons les plus jolis moments.
C’est ainsi que Mavana entre dans la grande communauté (au combien concurrentielle) des start’up.
L’enfance en construction
Ensuite, viendra le moment de la construction. Les bases sont posées, il faut maintenant monter les murs qui abriteront nos savoir-faire et nos idées. Mais, ce n’est peut-être pas le plus difficile à appréhender.
Connaissez-vous le monstre des couleurs ? Mais si, c’est ce petit personnage de Anna Llenas qui aide les enfants à décortiquer leurs émotions primaires. Et bien, je pense que ce livre devrait être distribué à tous les futurs entrepreneurs. Cela pourrait être grandement utile car les journées ressemblent souvent à une succession d’émotions qui sortent à tour de rôle sans annoncer leur visite. Une grande montagne russe en somme. La joie (d’une subvention accordée), la colère (souvent générée par la fatigue), la tristesse (lorsqu’un de nous est fragilisé), l’angoisse (avec la responsabilité des premiers salaires)…
Mais l’émotion qui revient le plus souvent pour ma part est la frustration. Ce sentiment de ne pas en faire assez, de ne pas aller assez vite, de ne pas tout savoir. Et puis, il y a aussi les frustrations liées à nos modes de travail. Comment créer une cohésion d’équipe forte en full remote ? Comment s’assurer du bien-être de chacun lorsque l’on passe sa journée derrière un écran ? Comment créer une gouvernance partagée sereine avec des associés que l’on ne connait pas depuis toujours ?
Et puis, il y a aussi les frustrations liées à nos clients (bisou à ceux qui me liront). Comment les accompagner au mieux en essayant de comprendre le plus vite possible leur problématique du moment, tout en restant un prestataire extérieur discret ? Comment gérer un mécontentement, comment tirer les vers du nez à un client qui n’arrive pas à verbaliser son mal-être. Comment personnaliser nos services à chaque équipe afin d’être les plus pertinents ? Que j’aimerai avoir une boule de cristal qui me donne toutes les réponses (ou une petite souris qui observe les coulisses des réunions) ! ;-p
L’adolescence agitée
Oui, l’adolescence n’est pas une phase optionnelle, il faut y passer. Les doutes et la complexité qui vont avec cette étape sont structurants en soi. Les exprimer permettra d’avoir un toit sous lequel s’abriter. Parce qu’on est humains avant tout. Remettre en question des idées que l’on pensait bonnes, les challenger et les confronter au regard de notre écosystème peut être quelque chose de difficile et brutal… mais tellement enrichissant.
Et nous sommes tous plein de complexité et parfois blasés (le seum quoi !). La transition écologique que nous sommes en train de connaître change nos paradigmes. Nous en prenons conscience chacun à notre rythme. Et revoilà ma copine la frustration.
Il est difficile de continuer à convaincre de l’urgence face aux enjeux climatiques et à l’importance des actions collectives. Car on se heurte à des réponses difficiles à comprendre. Même si les habitudes doivent changer progressivement et que je ne suis pas un modèle à suivre, il faut faire bouger les lignes, il faut sensibiliser. J’ai connu le burn out de l’écolo qui en a juste assez de se prendre des réflexions hallucinantes de personnes mal informées. Bien sûr, personne n’est parfait. Mais la discussion amène à l’amélioration, à l’enrichissement collectif. Entendre “ça sert à rien de trier nos déchets parce que les milliardaires voyages en jet privé”, ça suffit. Proposer des concours climaticides sur les réseaux sociaux, comme un voyage à l’Île Maurice pour 3 jours, ça suffit. La révolte gronde et réveille parfois l’ado rebelle et révoltée en moi.
Et c’est aussi pour cela que j’ai choisi de rejoindre Mavana. Pour avoir le sentiment de participer à l’effort collectif et d’être aux côtés des entreprises qui ont besoin d’aide pour amorcer ou appuyer cette transition. Parfois il est difficile de justifier notre position, parce que l’IoT fait à la fois partie du problème et de la solution. Mais nous sommes réellement convaincu qu’un numérique responsable, qu’une communication raisonnée, qu’un objet connecté pertinent peut aider dans cette course effrénée contre le dérèglement climatique.
Mariage plus vieux…
Et pour continuer cette aventure d’une vie, il faut garder une motivation sans faille jour après jour, dans les victoires et les déceptions. Baisser les bras face aux obstacles qui arrivent est souvent tentant et il faut savoir s’accorder des moments de pause dans ce rythme effréné. Jongler entre les différentes casquettes relève parfois des exploits d’un équilibriste fou. Juridique, business plan, projection, planification, stratégie, formation, conseil pour nos clients, création de contenu, recherche de subvention, concours, soutien à nos étudiants, prospection…
Et pour trouver cet équilibre, il faut pouvoir compter sur les personnes qui nous accompagnent, notre équipe, nos associés, nos partenaires extérieurs et nos clients qui nous nourrissent de leurs propres expériences. C’est vraiment le conseil le plus précieux à garder en tête je pense. Lancer sa boite avec des associés est un savant mélange entre compatibilité de caractère, complémentarité de compétences, confiance aveugle et goût pour le challenge. Un mariage en somme ! Et nous espérons avoir tous les ingrédients nécessaires pour que ce joli partenariat dure le plus longtemps possible. Noces de coquelicot, de muguet ou de porcelaine ? L’avenir nous le dira ! En attendant chacun de nous s’épanouit dans un rôle qu’il taille à sa mesure et se forme sur les sujets qui l’intéressent. Et cette liberté là est précieuse.
Retraite ou pas !
La quoi ? Il paraît qu’une retraite, ça se prépare. On est loin de cette perspective chez Mavana pour le moment. On n’est pas si vieux quand même ! 🙂 Et puis, on a tellement d’idées et d’outils à développer. En 2023 arrivera un outil que nous développons depuis plusieurs mois. Nous espérons qu’il simplifiera la transition des entreprises vers des activités moins polluantes. Nous vous en parlerons bientôt. Impossible de s’arrêter maintenant donc.
Mais alors pourquoi tous ces fous se lancent-il dans ce genre d’expérience ? C’est quoi la conclusion de cet article ? Pourquoi ne pas rester dans nos différents postes, avec nos collègues, à continuer notre route salariée ?
Personnellement, je me suis lancée dans cette aventure par goût de l’aventure, par soif d’en apprendre toujours plus, par envie de me dépasser et par curiosité aussi. Jusqu’où Mavana va-t-elle me porter ? Ancienne éditrice, puis chargée d’événementiel et assistante de direction, je travaille désormais dans le conseil à la communication interne et le bien-être au travail. J’aime accompagner les équipes qui connaissent un changement afin qu’elles vivent cette étape sereinement.
Alors oui, lancer sa boîte, c’est grisant, c’est risqué, c’est passionnant, c’est intense, c’est électrisant, c’est un challenge au quotidien, c’est fatiguant aussi. Mais qu’est-ce que c’est chouette.