Derrière nos achats de smartphones (et de tous les terminaux numériques) se jouent des stratégies géopolitiques, des impacts environnementaux et sociétaux que l’on ne peut plus prendre à la légère.
Découvrez (ou redécouvrez) de quoi est composé un smartphone, où sont extraits majoritairement les métaux qui le composent, les réponses de l’Europe face à sa dépendance et une petite analyse de nos experts.
Cet article a été inspiré par l’excellent Hors-série de Courrier international “Atlas des ressources”, août-septembre 2025, que nous vous recommandons de lire dans son intégralité (car il n’y a pas que le numérique dans la vie ! ;-)).
On ne le précise pas souvent, mais cette fois-ci cela nous semble important : n’hésitez pas à partager cette publication autour de vous !
L'usage des smartphones
Pour mieux comprendre l’utilité des minerais et les stratégies que déploient différents pays, prenons en exemple un objet qui vous accompagne au quotidien : votre smartphone.
En 2023, 55 % de la population mondiale possédait un smartphone. Cette même année, environ 4.3 milliards de processeurs de smartphones ont été vendus dans le monde. (Source : GSMA). D’après les données ADEME, en France, la phase fabrication d’un smartphone concentre à elle seule 99% des impacts environnementaux.
Impacts environnementaux
L’extraction de ces métaux engendre son lot d’impacts sociaux et environnementaux :
“Chaque tonne de terres rares engendre jusqu’à 2000 tonnes de déchets toxiques, 1000 tonnes d’eau contaminée aux métaux lourds, 1.4 tonnes de déchets radio-actifs et d’énormes quantités d’émissions nuisibles au climat.” (Source : Hors-série Courrier International “Atlas des ressources”, Sibylle Anderl et Rudi Novotny)
Impacts sociétaux
Les impacts sociétaux dans le monde sont nombreux, mais citons plus particulièrement :
- les conditions d’exploitations minières déplorables et les exactions commises pour la mainmise sur les métaux essentiels aux nouvelles technologies.
- à la fin de vie : les filières mafieuses et les déchetteries à ciel ouvert.
Pour en lire plus, nous vous invitons à lire les articles des associations Génération lumière et Point de M.I.R.
Réponse de l'Europe
Pour pallier cette dépendance, l’Europe a propose 47 projets liés aux matières premières critiques sur le sol européens : extraction, transformation ou recyclage
En France, la mine d’Echassière (Allier) va devenir le plus gros site de production de Lithium d’Europe (34 000 tonnes par an). Aujourd’hui le Chili, l’Argentine et la Bolivie détiennent 49.5% des ressources mondiales en lithium. Ce projet n’est pas sans conséquences environnementales et des associations de citoyens élèvent la voix.
Que faire alors ?
- Chez les fabricants : il est nécessaire de mettre en place des pratiques d’écoconception et des changements de paradigme (par exemple de modèle économique, en intégrant l’économie circulaire et des modèles qui incitent à moins produire)
- Chez les citoyens : la sobriété semble être la réponse idéale à ces problématiques (conserver plus longtemps, mieux entretenir…)
- Chez les pouvoirs publics : l’orchestration de filières d’économie circulaire, par exemple.
Petites précisions
- Ressources stratégiques : indispensables mais difficilement accessibles (par exemple localisées sur des territoires qui nous sont fermés ou risquent de nous êtres fermés).
- Ressources critiques : présentent un risque particulièrement élevé de pénurie d’approvisionnement.
- Terres rares (mais pas précieuses) : métaux relativement abondants dans la croûte terrestre, mais dont la concentration est faible (par m3 de roche exploitée) – extraction et traitement complexes.