Si vous suivez cette page depuis quelques temps, vous le savez. On ne va pas vous l’apprendre… Le numérique a un impact environnemental et social à ne pas négliger.
Le volet prospectif de l’étude ADEME sur l’impact du numérique en France montre que, sans changement, l’empreinte carbone du numérique pourrait augmenter de 45 % d’ici à 2030 par rapport à 2020.
Et si le numérique peut être utile pour réduire l’empreinte environnementale de nos activités, il faut pourtant l’utiliser avec tempérance et modération.
A propos de cette étude
Ce rapport est une commande interministérielle et vient en réponse aux diverses injonctions concernant les technologies numériques et leur éventuelle contribution à la réduction de l’empreinte carbone nationale.
C’est une première publication qui propose une analyse « qualitative », et nous travaillons déjà à évaluer « quantitativement » un peu moins de 10 cas d’usage, à l’aide d’une approche par analyse de cycle de vie conséquentielle. Ces résultats chiffrés seront progressivement dévoilés, au troisième trimestre 2025 et premier trimestre 2026.
Nous vous proposons aujourd’hui de mettre en lumière quelques cas d’usage dédiés à l’énergie.
Focus énergie
Cas d’usage : Compteurs électriques intelligents
Effets environnementaux positifs escomptés :
- substituer une partie des déplacements des techniciens (relevés + partie de la maintenance) réduisant les impacts des trajets et la taille du parc automobile.
- augmenter la quantité de sources d’énergies renouvelables (leviers de flexibilité au niveau de la consommation des foyers + distribution de l’électricité autoproduite par les foyers sur le réseau électrique).
- permettre une analyse fine des consommations des foyers (relevés en continu) et donc une meilleure connaissance des consommations et potentiels leviers d’économies
Autres effets anticipés :
- provoquer la fin de vie prématurée des compteurs historiques
- aider à la détection de pannes et faciliter les diagnostics à distance
Effets rebond à anticiper :
- Le compteur intelligent peut constituer une étape dans le déploiement de la maison connectée, induisant des impacts supplémentaires liés aux équipements et aux services déployés.
- Réallocation des gains d’énergie (traduits en gains économiques) à d’autres consommations d’électricité ou à d’autres consommations ayant leurs propres impacts.
Cas d’usage : Communication de l’état du réseau électrique national au grand public (EcoWatt)
Effets environnementaux positifs escomptés :
- inciter les consommateurs (professionnels ou citoyens) à décaler les consommations électriques dans le temps pour favoriser la consommation d’électricité renouvelable quand elle est disponible. Cela réduit le besoin d’électricité issue de sources pilotables fossiles.
Autres effets anticipés :
- réallocation des potentiels gains économiques induits par les changements dans les modes de consommation (e.g. consommation en heures creuses pour des contrats heures pleines/heures creuses).
Conclusion
Le secteur de la production de l’énergie est un secteur pivot pour la transition des autres secteurs qui en dépendent. Les principales solutions numériques identifiées dans cette étude permettent d’accompagner le changement de paradigme du réseau vers un mix électrique constitué de plus en plus d’énergies renouvelables intermittentes. Cette transformation des modèles énergétiques engendre une mutation des dépendances. Nous passons de dépendances à des combustibles fossiles (charbon, pétrole, gaz…) vers une dépendance à des métaux et minerais non renouvelables (terres rares, cuivre, cobalt, nickel, lithium…).
La numérisation du secteur apparaît comme un support aux politiques énergétiques. Il reste néanmoins complexe d’identifier dans quelle mesure une solution numérique est la principale cause des gains environnementaux identifiés.
Une partie des gains environnementaux s’accompagne de gains économiques pour les usagers. La réallocation de ses gains à d’autres consommations d’énergie constituerait des effets rebonds directs. La réallocation à d’autres activités constituerait un effet rebond indirect. L’augmentation des données pourraient également entraîner le déploiement de nouveaux services permettant ou non de participer à répondre aux objectifs environnementaux du secteur.
Et ensuite ?
Nous aborderons les autres secteurs bien vite sur cette page (Industrie de l’énergie, Industrie, Mobilité et transport, Bâtiment, Ville et collectivités).
Nous remercions chaleureusement l’équipe du projet IT4Green avec qui nous avons travaillé sur cette étude : Julie Delmas-Orgelet (DDemain), David Ekchajzer (Hubblo), Laurent Eskenazi (Hubblo), Erwann Fangeat (Ademe Alt Impact), Eric Fourboul (Hubblo), Kelly Le Goff (Mavana), Fabienne Lefèvre (Mavana), Gillo Malpart (Mavana), Gauthier Roussilhe.
N’hésitez pas à les suivre aussi, ils partageront également d’autres enseignements intéressants sur leurs pages respectives