C’est un mot que nous entendons très souvent dans les discours de nos élus. Mais comment percevons-nous cette notion ?
Vous n’avez pas pu passer à côté… La sobriété est sur toutes les lèvres. Sobriété énergétique, sobriété numérique, sobriété heureuse : les déclinaisons sont nombreuses.
L’Ademe et l’Observatoire Société et Consommation ont sorti un baromètre extrêmement intéressant en mars 2024. Il se décline en deux parties et révèlent que, bien que le mot sobriété ait une connotation positive pour la majortié des répondants, cette notion est tout de même bien souvent liée à des contraintes économiques.
L’adoption de pratiques peu sobres est souvent justifiée par le manque d’alternatives… Il est alors plus que nécessaire que les entreprises mène une politique d’écoconception afin que leurs produits puissent répondre à un besoin croissant.
Un travail est également à mener par tous sur le secteur du numérique afin de changer nos habitudes de consommation, aller plus vers des réflexes de réparation avant achat, aller plus vers le reconditionné que le neuf, mais aussi jusqu’à dénumériser certaines de nos activités.
Le rapport de ce baromètre distingue 4 profils au sein de la population : les conservateurs, les contraints, les matérialistes et les sobres par choix. Et même si chacun ne rentre pas toujours dans une case, nous avons trouvé intéressant de retrouver les profils des participants à nos ateliers de sensibilisation. 😉
Pour accéder au document téléchargeable gratuitement, cliquez ici.
Sobriété, mais de quoi parle-t-on ?
Définition proposée par l’Ademe : “Dans un contexte où les ressources naturelles sont limitées, la sobriété consiste à nous questionner sur nos besoins et à les satisfaire en limitant leurs impacts sur l’environnement. Elle doit nous conduire à faire évoluer nos modes de production et de consommation et plus globalement nos modes de vie, à l’échelle individuelle et collective.”
Baromètre Sobriétés et modes de vie, mars 2024, Ademe & l’ObSoCo (Observatoire Société et Consommation)
Parite 1 : Observation des modes de vie des répondants à partir de pratiques déclarées dans 6 domaines (mobilité, tourisme, numérique, logement, alimentation, chat/consommation générale).
Parite 2 : Représentations associées à la notion de sobriété, attachement aux modèles et aux valeurs consuméristes, jugement que les individus portent sur leurs propres pratiques, disposition à faire évoluer leur mode de vie vers davantage de sobriété, adhésion aux mesures et règles collectives de sobriété.
Résultats
Partie 1 – observation des modes de vie
Des considérations économiques
Si les Français développent fréquemment une diversité de pratiques relativement sobres, la motivation principale résultent le plus souvent de considérations économiques.
Seulement 15% sont engagés dans des pratiques de sobriété pour des motivations écologiques.
Le manque d’alternatives
L’adoption de pratiques peu sobres est souvent justifiée par le manque d’alternatives…
Partie 2 – Représentations associées
Des vies sobres ?
82% des Français considèrent suivre un mode de vie d’ores et déjà sobre. Un ressenti qui démontre un décalage net avec l’ampleur des enjeux environnementaux actuel.
Individu et collectif
Paradoxe entre aspirations collectives à adopter pour un modèle de société plus sobre et des choix individuels qui tendent à reproduire des logiques consuméristes actuelles dépendantes d’une offre aux impacts environnementaux importants.
Que dit ce baromètre au sujet du numérique ?
La réparation des terminaux
En matière de biens d’équipements numériques, la réparation reste une pratique peu fréquente, malgré un coût d’acquisition qui tend à s’accroitre au cours des dernières années.
Plus de 93% des appareils numériques utilisés n’auraient jamais été réparés.
L’acquisition d’un smartphone
En matière de consommation de smartphones, comme pour le numérique plus généralement, l’achat neuf reste la norme.
Acquérir son smartphone d’occasion ou reconditionné est décrit comme un choix par 74% des concernés.
Typologie
Les conservateurs 43%
Attachement au modèle de consommation issus des « Trente glorieuses ». Estiment avoir un mode
de vie plutôt sobre. Peu enclins à remettre en cause leurs pratiques.
Les sobres par choix 24%
Engagement dans un grand nombre de pratiques sobres et une relative prise de distance vis-à-vis des considérations matérialistes.
Les contraints 17%
Ont le sentiment de se restreindre dans leurs pratiques et estiment ne pas consommer suffisamment au regard de leurs besoins.
Les matérialistes 16%
Attachés à la consommation, ils considèrent qu’ils ne pourraient pas « bien vivre » en ne consommant que ce qui est nécessaire.
Objectifs de développement durable
Le thème de cet article répond à l’ODD suivant :
=> 12. Consommation et production responsables